La Réticence des Médecins à Prescrire des GLP-1 aux Patients Obèses et les Obstacles pour Accéder à parcours de soins

Les analogues du GLP-1, tels que le sémaglutide (Wegovy®), représentent une avancée significative dans le traitement de l’obésité. Cependant, malgré leur efficacité prouvée, de nombreux médecins demeurent réticents à prescrire ces traitements aux patients obèses. Cette situation, combinée à la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez un endocrinologue, pose un sérieux obstacle à l’accès à des soins appropriés pour l’obésité.

Les Freins à la Prescription de GLP-1

Plusieurs raisons expliquent pourquoi les médecins hésitent à prescrire des analogues du GLP-1 :

  1. Connaissances et Formation : Beaucoup de médecins généralistes ne sont pas suffisamment formés sur les nouvelles options de traitement pour l’obésité, y compris les analogues du GLP-1. Cette lacune dans la formation médicale continue peut les rendre hésitants à prescrire ces médicaments.
  2. Préjugés et Stigmatisation : L’obésité est souvent perçue comme un problème de mode de vie plutôt que comme une maladie chronique. Cette perception peut conduire certains médecins à sous-estimer l’importance des traitements pharmacologiques et à privilégier des recommandations diététiques et de style de vie insuffisantes pour certains patients.
  3. Coût et Remboursement : En Belgique les traitements à base de GLP-1 ne sont jamais remboursés pour l’obésité, ce qui peut décourager les médecins de les prescrire, sachant que leurs patients pourraient ne pas pouvoir se les permettre.
  4. Effets Secondaires : Les analogues du GLP-1 peuvent entraîner des effets secondaires tels que des nausées et des vomissements, ce qui peut inquiéter certains médecins et les dissuader de proposer ces traitements.

Les Défis pour Accéder à un  parcours de soins holistique

Les patients obèses qui cherchent à consulter un spécialiste, comme un endocrinologue, rencontrent également des difficultés notables :

  1. Longs Délais d’Attente : Obtenir un rendez-vous chez un endocrinologue peut prendre plusieurs mois, ce qui retarde l’accès à des traitements spécialisés. Cette attente est particulièrement problématique pour les patients dont l’état de santé nécessite une intervention rapide. Certains endocrinologues refusent de s’occuper d’obésité.
  2. Refus de Prescription : Même lorsqu’un rendez-vous est obtenu, il arrive que les endocrinologues refusent de prescrire des analogues du GLP-1. Ce refus peut être motivé par les mêmes raisons que celles des généralistes : manque de formation, préjugés, ou préoccupations liées aux effets secondaires et au coût des traitements.
  3. Peu de personnes formés a l’obésité pour mettre en place un traitement pluridisciplinaire : psychologue , kiné, médecins, nutritionnistes etc

          Vers une Meilleure Prise en Charge

Pour surmonter ces obstacles, plusieurs actions peuvent être envisagées :

  1. Amélioration de la Formation Médicale : Intégrer des modules spécifiques sur les traitements de l’obésité, y compris les analogues du GLP-1, dans la formation continue des médecins généralistes et spécialistes.
  2. Sensibilisation et Déstigmatisation : Mener des campagnes de sensibilisation pour changer les perceptions sur l’obésité et promouvoir l’idée qu’elle doit être traitée avec le même sérieux que d’autres maladies chroniques.
  3. Réforme du Remboursement : Plaider pour une réforme des politiques de remboursement afin que les traitements efficaces pour l’obésité, comme les analogues du GLP-1, soient plus accessibles financièrement pour les patients.
  4. Facilitation de l’Accès aux Spécialistes : Mettre en place des systèmes pour réduire les délais d’attente pour les consultations chez les endocrinologues, comme l’utilisation de téléconsultations ou la création de cliniques spécialisées dans le traitement de l’obésité.

L’Initiative de Vox Obésity

Vox Obesity, l’association de patients vivant avec l’obésité, aimerais jouer un rôle crucial dans cette dynamique. L’association souhaite créer des programmes spécifiques d’éducation thérapeutique avec et sans hormones GLP-1. Ces programmes visent à informer et soutenir les patients dans leur parcours de soin, en fournissant des outils pratiques et des connaissances nécessaires pour mieux gérer leur condition.

Vox Obesity désire également collaborer avec l’INAMI (Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité) et les professionnels de la santé pour ouvrir la voie vers une nouvelle vision et des programmes innovants de prise en charge de l’obésité. Cette collaboration pourrait non seulement améliorer l’accès aux traitements, mais aussi renforcer l’approche globale de la prise en charge de l’obésité en France.

En conclusion, bien que les analogues du GLP-1 offrent une option prometteuse pour le traitement de l’obésité, leur adoption est freinée par des réticences médicales et des difficultés d’accès aux spécialistes. Une approche intégrée impliquant une meilleure formation des professionnels de santé, des politiques de remboursement équitables, une sensibilisation accrue, et l’engagement d’associations comme Vox Obésity pourrait grandement améliorer la prise en charge des patients obèses.

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