LE GLP1 dans la prise en charge des patients pré et post chirurgie.
En tant que spécialiste des traitements GLP-1, j’observe leur rôle croissant dans l’optimisation des résultats de la chirurgie bariatrique, notamment avant l’intervention. Bien que la chirurgie bariatrique, indiquée pour les patients ayant un IMC supérieur à 40, soit principalement destinée à induire une perte de poids substantielle, l’intégration des traitements GLP-1 peut considérablement améliorer les résultats, en particulier en réduisant les risques opératoires et en soutenant la gestion du poids à moyen et long terme.
1. Optimisation préopératoire : Réduire les risques opératoires et faciliter le régime alimentaire
Avant la chirurgie, l’objectif principal est de réduire le poids des patients pour améliorer les conditions opératoires et diminuer les risques associés à l’intervention. La perte de poids préopératoire permet de rendre l’opération moins risquée, en réduisant la charge sur le système cardiovasculaire, le risque de complications respiratoires et l’incidence d’infections post-opératoires. De plus, une réduction du poids avant l’opération améliore la condition physique générale du patient, ce qui favorise une récupération plus rapide après l’intervention.
Les GLP-1 jouent un rôle central dans ce processus, car ils aident à réduire l’appétit, à diminuer la faim constante et à améliorer le contrôle du glucose, ce qui est particulièrement bénéfique pour les patients souffrant de diabète de type 2 ou d’autres comorbidités liées à l’obésité. Grâce à leurs effets, ces médicaments permettent une gestion plus aisée du régime alimentaire préopératoire, qui, pour certains patients, peut être particulièrement difficile à suivre en raison de la faim constante. En atténuant cette sensation de faim, les GLP-1 facilitent la mise en place d’un régime alimentaire plus rigoureux, essentiel pour atteindre une perte de poids suffisante avant l’opération.
Un autre avantage clé des GLP-1 en préopératoire est leur capacité à aider à stabiliser le métabolisme. En réduisant l’appétit et en favorisant la satiété, ces traitements contribuent à maintenir une perte de poids continue et progressive sans entraîner l’effet de « reprise rapide » du poids après l’arrêt du médicament. Un arrêt progressif des GLP-1, environ 2 à 3 mois avant l’opération, permet ainsi de préparer le patient de manière optimale, tant sur le plan métabolique que psychologique, pour la chirurgie.
2. Suivi post-chirurgical : Indications spécifiques à moyen et long terme
Après la chirurgie bariatrique, bien que la majorité des patients connaissent une perte de poids importante et durable, certains peuvent rencontrer des difficultés, comme la reprise de poids ou une perte de poids insuffisante. Dans ces cas, l’utilisation des GLP-1 peut être envisagée pour soutenir la gestion du poids à long terme, mais leur rôle n’est pas systématique immédiatement après l’opération.
a. Reprise de poids sévère : Lorsque le patient reprend plus de 30 % de son poids corporel perdu, l’utilisation des GLP-1 peut s’avérer utile pour contrer cette reprise et redonner un coup de pouce à la gestion du poids. Ces médicaments réduisent l’appétit et augmentent la satiété, ce qui peut aider à contrôler les comportements alimentaires excessifs ou compulsifs.
b. Méga-obésité ou perte insuffisante de poids : Pour les patients souffrant de méga-obésité, où la perte de poids après la chirurgie est insuffisante, les GLP-1 peuvent soutenir la gestion du poids en favorisant une régulation de l’appétit et en améliorant les réponses métaboliques. Cela peut être particulièrement utile pour les patients qui ne parviennent pas à maintenir une perte de poids suffisante malgré la chirurgie.
Conclusion : Une approche ciblée et stratégique des GLP-1
L’utilisation des GLP-1 dans le parcours de soins des patients candidats à la chirurgie bariatrique doit être pensée de manière ciblée, en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Avant l’opération, ces médicaments permettent de réduire les risques opératoires en facilitant la perte de poids progressive et en optimisant les conditions métaboliques. Ils offrent également une solution pour mieux gérer la faim et permettre aux patients de suivre le régime alimentaire préopératoire rigoureux.
En post-opératoire, leur rôle doit rester limité aux situations où la reprise de poids est importante, où la perte de poids reste insuffisante ou en présence de troubles du comportement alimentaire. ( L’approche scientifique n’est pas prouvée, mais dans la pratique je vois beaucoup de patients limitant leur crises grâce au GLp1)
Cette approche ciblée et stratégique permet non seulement d’optimiser les résultats de la chirurgie bariatrique mais aussi de soutenir durablement les patients dans leur parcours de gestion du poids. Conjuguer les 2 a des moments différents semble prometteur pour l’optimisation des résultats sur le long terme.
Reste a réfléchir au bénéfice santé VS surcout de la médication , un autre débat, mais celui ci est enfin ouvert !

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Infos Association
Association Belge pour une meilleure qualité de vie et de soin des personnes vivant avec la maladie de l’obésité.