Pourquoi le ballon gastrique Allurion a été retiré du marché français
Le ballon gastrique de la start-up Allurion, un dispositif largement implanté chaque année pour lutter contre l’obésité, vient d’être retiré du marché français par les autorités sanitaires. Ce retrait, ordonné par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), a été motivé par des préoccupations sérieuses concernant la sécurité des patients.
Le ballon gastrique Allurion se distingue par son mode d’implantation : avalé sous forme de capsule, il se gonfle dans l’estomac et reste en place pendant quatre mois avant de se résorber. Le dispositif promet une perte de poids en réduisant l’espace disponible dans l’estomac, similaire à un anneau gastrique mais sans chirurgie invasive.
Cependant, les risques associés à ce ballon, notamment l’occlusion intestinale et la perforation de l’estomac, ont conduit à son retrait. Depuis son introduction sur le marché, une vingtaine de cas de complications graves ont été signalés, ce qui a poussé l’ANSM à agir. Malgré ces risques, plusieurs milliers de ces ballons étaient encore implantés chaque année en France.
Efficacité controversé
Ce ballon est également au cœur de controverses sur son efficacité à long terme. Bien que la start-up affirme que les résultats peuvent durer un an, les autorités françaises n’ont jamais recommandé son utilisation, notamment en raison de son coût élevé et du fait qu’il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale. De nombreuses cliniques privées continuaient toutefois à le proposer, attirées par la demande des patients.
Agressivité marketing et promesses mensongères
L’ANSM a également critiqué la stratégie commerciale d’Allurion, pointant un manque de suivi après l’implantation et une publicité jugée agressive et déséquilibrée. La communication de l’entreprise s’est concentrée sur les avantages du dispositif, en minimisant les risques potentiels, ce qui a également contribué à la décision de retrait.
Ce retrait soulève des questions importantes sur la surveillance et la régulation des dispositifs médicaux. Il rappelle que l’innovation dans le domaine de la santé doit toujours s’accompagner d’une évaluation rigoureuse des risques pour les patients. Dans le cas d’Allurion, il semble que les promesses n’ont pas été à la hauteur des attentes, et les conséquences pour la santé publique sont aujourd’hui sous les feux des projecteurs.